Quelque part dans les méandres de mes pensées
Je me perds. Mon humeur s'apparente aux plus impressionnantes montagnes russes. Un coup en haut. Puis soudain tout en bas. Une descente vertigineuse mais paradoxalement interminable durant laquelle j'ai la sensation qu'on m'arrache le coeur. Un geste, un mot, une attitude de ta part. Je remonte la bosse suivante. Lentement. Comme pour mieux appréhender la prochaine chute. Lentement et pourtant je suis déjà au plus haut qu'il m'ait donné d'atteindre. Et déjà je tombe. Impressionnant de voir à quelle vitesse le sol se rapproche.
Pendant ce temps, toi, à des années-lumières du capharnaüm de mon cerveau, plus que jamais tu t'isoles. Ni bavarde, ni joueuse. Ni câline, ni chienne. Tu t'isoles. Et malgré toi tu m'isoles. Et j'ai mal. La douleur est atroce. Souffrir de solitude est une chose. Souffrir de solitude alors même que vous êtes en couple en est une autre. Incomparable.
Aussi, je te regarde et suis incapable de lire quoi que ce soit. Ton visage est fermé, tes yeux sont vides. Et ma vue se brouille. Quelle est ma place ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'ai jamais su, au juste. Qui suis-je dans ce duo ? L'ami ? Sans doute un peu. Le conseiller ? A peine. L'amant ? Sûrement pas. Le confident ? J'ai cru l'être, mais je me rends bien compte qu'il s'agissait d'une autre époque. Alors dira-t-on je suis le mari. Oui, c'est ça, je suis le mari... Mais si ce n'est pas tout ça, c'est quoi alors un mari ?
Et puis, j'ouvre les yeux. Je suis ta tête. Je suis ton agenda. Je suis la branche à laquelle tu t'accroches quand ton cerveau se met sur OFF. Oui, je suis tout ça. Mais demain, quand tout sera fini, que se passera-t-il ? Quand tu parviendras à regarder vers l'avant, que me restera-t-il ? Quand tu n'auras plus besoin de la branche, qu'en feras-tu ?
Où que je sois dans les méandres de mes pensées, il y fait sombre. J'avance, je cours, je crie, je tombe. Toujours aussi sombre. Moi, l'éternel optimiste, je ne vois que du noir, quelle que soit la direction dans laquelle je regarde. Je me perds.